dimanche 23 mai 2021

Ces romans qui m'ont dérangée

 

Nouvel article pour partager avec vous ces quelques expériences pour le moins perturbantes que j’ai vécues lors de certaines lectures.

Je pars du principe que chaque roman, chaque ouvrage, a un public. Et que si je n’aime pas certaines œuvres, ça n’enlève en rien à la qualité d’écriture, et que je ne suis tout simplement pas le public idéal pour cet auteur.

Sauf que parfois, malgré tout la bonne volonté que je peux mettre, il y a toujours des romans, des recueils de nouvelles, où je me dis que ça va trop loin. C’est au-delà de ma compréhension et ça aborde des thèmes qui me font réagir.

Je ne citerais pas de livres ni d’auteurs ici. Je vais juste essayer d’exprimer mon point de vue. Par contre, il se peut que parmi les exemples, certaines ou certains reconnaissent là un roman qu’ils ont lu. Je pense sincèrement que les idées évoquées seront tellement vagues qu’elles parleront pour plusieurs titres différents. Alors pas la peine de partir en vendetta personnelle ou de pourrir l’auteur si vous êtes d’accord avec moi.

Que ce soit d’un côté ou de l’autre, ces remarques ne seront pas tolérées.

Comme je le dis plus haut, je crois que pour chaque livre, il y a un public. Par conséquent, il y a également une maison d’édition. Je lis aussi des écrivains autoédités, mais la majorité sont des individus dont je connais le travail. Et mes achats sont moins « aléatoires », dans le sens où si vous me lâchez dans une librairie, il y a une assez forte probabilité pour que j’en sorte avec dix bouquins. En mode « La couverture et la quatrième étaient sympas ».

Parfois, je ne comprends juste pas ce qui passe par la tête des personnes au sein de certaines maisons pour dire « Ah c’est concept, on va publier ».

Un thème que je n’aime pas particulièrement : la torture animale. J’avais lu un livre, dont la couverture et la quatrième me convenaient. Cela annonçait une histoire avec des fantômes, du paranormal, une demeure hantée, bref… Tout pour plaire. Sauf qu’il y avait un monde entre ce résumé et le contenu du roman.

Et dès les quinze premières pages de la fiction en elle-même, on avait déjà eu le droit à deux scènes de cruauté animale complètement gratuites, n’apportant rien à l’histoire en elle-même. On aurait presque dit que l’auteur rajoutait des scènes d’une violence affreuse juste histoire de rajouter au côté glauque une couche supplémentaire.

Commençant à sentir que j’avais été un peu flouée sur la marchandise, je lis le reste du bouquin en diagonale. Je me suis demandé à un moment si l’écrivain avait un problème avec les animaux car, outre le fait qu’une certaine quantité de boules de poils ou de plumes mouraient, c’était toujours dans des circonstances épouvantables.

Alors peut-être que d’autres lecteurs ne sont pas choqués outre mesure, mais pour ma part, ce n’est pas du tout ma came et j’ai fini par me débarrasser du livre sans l’avoir terminé.

 

Il y a d’autres livres également qui feraient mieux de demeurer à l’état de projet sur l’ordinateur. Des romans où plus on avance dans la lecture, plus on se demande où la personne a voulu en venir. Et pourquoi est-ce qu’elle écrit aussi.

Parfois, c’est parce que le bouquin est grotesque et absurde. Au bout de dix pages, et après avoir feuilleté le reste, on comprend vite à quel point cela peut tourner en rond et que ça rentre dans la catégorie « masturbation intellectuelle ». Vous savez, comme ces gens qui vous traitent de moutons car vous avez bien aimé un film qui est sorti au cinéma, ou une musique qui a plus de 400 vues sur YouTube.

Parfois, c’est plutôt qu’on devine que le livre n’a pas été rédigé pour avoir un lectorat. C’est un roman privé, prévu pour une personne en particulier, que ce soit l’autrice ou l’auteur, ou un proche. J’ai tendance à me sentir un peu voyeuse en lisant cela. Car généralement, il s’agit de textes propres aux deux individus. Je ne suis pas dans leur intimité, et personnellement, je ne veux pas l’être.

Et franchement, la majorité des bouquins que j’ai lu dans ce style, les idées étaient super glauques et les thèmes traités donnaient un profond sentiment de malaise. Puis pour certains, la qualité d’écriture n’était pas au rendez-vous. Sans parler de faire du Baudelaire, il y a quand même une limite.

Je précise que je ne parle pas de témoignages ici, vraiment plus d’une histoire un peu olé-olé qu’on aurait rédigé pour émoustiller sa ou son partenaire.

Mais après, je pense encore que ce type de lecture peut avoir un public… Ce que moi je ne chéris pas, il y en aura sans doute qui aimeront.

 

Il y a quelque temps, je discutais avec une amie d’un genre que j’apprécie, la littérature érotique. Je trouve personnellement qu’il y a une différence entre les bas instincts décrits par un homme et par une femme, mais là n’est pas la question.

Je n’affectionne pas spécialement les livres avec des délires cocus, mais comme il en faut pour tous les goûts, pourquoi pas.

Là où j’ai un problème, c’est lorsque l’on fait l’apologie du viol.

Comme vous le savez peut-être déjà, si vous avez écouté ma saga Exister ne suffit pas, j’ai été victime d’abus sexuels avec cruauté (coups induisant bleus et saignements). Comme de violences conjugales. Et ça n’a pas été un chemin facile que d’arriver à entamer ma thérapie.

Ayant beaucoup fréquenté le milieu BDSM, j’ai aussi conscience que l’on peut nourrir une certaine forme de fantasme et d’idées reçues. Mais ce n’est pas pour autant que je vais lapider en place publique celles et ceux qui en ont une idée détournée. Je suis malgré tout relativement ouverte au dialogue.

 

Mais j’ai lu plusieurs romans, et recueils de nouvelles, qui faisaient une véritable apologie du viol. Et j’ai trouvé cela très dérangeant.

Je sais qu’on peut avoir envie d’une ou d’un partenaire entreprenant, voire brutal au pieu. Cela n’empêche pas d’avoir du respect pour l’autre et de considérer sa ou son compagnon comme la huitième merveille du monde et avoir une vie de couple épanouie.

Comme ce n’est pas parce qu’on est soumis au lit que ce sera la même chose dans la vie de tous les jours. La prochaine fois que vous croiserez un duo d’amoureux qui vous semble tout à fait normal, vous penserez un peu à moi. En les imaginant en combinaison de cuir, se fouettant en disant « Ton nom est puanteur ! » (oui je regarde les Kassos).

Là j’avais lu des scènes où la femme (majoritairement, il n’y avait pas ou très peu d’hommes) était forcée dans l’acte charnel. Elle n’était pas consentante. Et s’ensuivaient tantôt des scènes mêlant torture et sexe non consenti.

Et cela était présenté comme une « ouverture d’esprit », une « débauche assumée ».

Hem… Vous savez, se faire fracasser le crâne avec une masse de démolition peut aussi être considéré comme une ouverture d’esprit à ce stade.

 

Il y a une différence entre le fait de fantasmer sur de la brutalité, faire un petit scénario avec la personne qui partage notre vie histoire de pimenter la vie intime, acheter quelques accessoires pour s’amuser. Et le fait de se faire attacher, contraindre de force, et pénétrer contre son gré.

Les commentaires qui iront dans le sens « Tu dis toi-même que tu fréquentais le milieu BDSM, donc c’est que tu es consentante. » seront automatiquement supprimés. Ayant déjà eu ce genre de remarques, je n’ai plus la force ni l’envie de partir en débat dessus. Et j’écrirais probablement un article témoignage à ce sujet plus tard.

 

Pour autant, je ne pense pas que l’autrice ou l’auteur soit à blâmer. Je ne parle pas d’une généralité, mais j’ai pu constater qu’une bonne majorité des personnes ayant ce type de fantasmes avaient été victimes d’abus sexuels. Je ne sais pas si c'est le cas pour les personnes qui lisent ce genre de récits en disant que ça transgresse des tabous, s'il y en a qui veulent éclairer ma lanterne, je suis toute ouïe.

 

Alors après, on pourrait partir encore plus loin dans les questions métaphysiques. Du style « Est-ce que la libération sexuelle n’a pas permis à certains dégénérés d’en profiter ? ». Mais je pense plutôt que je vais m’arrêter là, car ce genre de réflexion va au-delà du « livre que je n’ai pas aimé ».

Déjà que je trouve que j'ai pas mal dévié du sujet par moment.

1 commentaire:

  1. Aahaa... Ça c'est sûr, il y en a pour tout les goûts 🙄
    Mdr "ton nom est puanteur" hihihi j'ai jouit 3 fois !

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